Attentat de Nice : mise en évidence des failles de sécurité
En contradiction avec les déclarations du ministère de l'intérieur, l'entrée de la zone piétonne de la promenade des anglais n'était pas protégée par la police nationale et offrait une faille importante.
Ce sont nos confrères de “Libération” qui ont mené une enquête sur les failles de sécurité ayant permis le drame du 14 juillet à Nice sur la promenade des anglais. Selon les journalistes du quotidien, une seule voiture, appartenant à la police municipale, barrait l’accès à la zone piétonne de la célèbre promenade niçoise, en contradiction avec les déclarations du gouvernement qui assurait que des véhicules de la police nationale interdisaient l’entrée à la zone piétonne à tout véhicule. Ces informations confortent les déclarations de Christian Estrosi, le maire de Nice, qui pointait du doigt la responsabilité du gouvernement.
Un seul véhicule barrait l’accès à la zone piétonnière
Samedi dernier, Bernard Cazeneuve, le ministre de l’Intérieur, indiquait que “La police nationale était présente et très présente sur la promenade des Anglais” et que “des véhicules de police rendaient impossible le franchissement de la promenade des Anglais” avant d’ajouter que le camion avait franchi le barrage “par les trottoirs et de façon très violente“.
Selon nos confrères, qui se basent sur “une source policière qui a pu visionner les images de la vidéosurveillance” ainsi que sur des clichés réalisés peu de temps avant le drame et des témoignages : “seuls deux agents de la police municipale sont alors placés au milieu de la chaussée. Vêtus de chasubles jaunes, ils évoluent dans un trafic encore dense et s’assurent qu’aucun véhicule ne pénètre dans la zone piétonne” qui ajoutent : “un seul véhicule de police, celui des agents municipaux, se trouvait au milieu de la chaussée, côté mer. Sans pour autant être en mesure de bloquer le passage“.
Seule la police municipale contrôlait les accès du lieu
C’est la préfecture qui avait organisé les mesures de sécurité pour la ville de Nice le soir du 14 juillet. Il avait été décidé que les forces de la police nationale se concentreraient au cœur de la zone festive, notamment aux abords des concerts, et que les forces de police municipale contrôleraient les accès à la promenade des anglais. La fouille du public désireuse d’accéder au site, un temps envisagée, avait été abandonnée pour des raisons de manque de policiers.
Le dispositif de sécurité envisagé par la Préfecture des Alpes Maritimes a donc bien été respecté. C’est cependant la description des mesures faites par le gouvernement qui semble assez loin de la réalité et pourrait être considérée comme trompeuse.