Attentat de Nice : Mediapart dénonce, Estrosi réplique
Alors que le site de Mediapart vient de publier un article signalant les nombreux repérages qu'aurait pu préalablement faire le responsable de l'attentat de Nice, Christian Estrosi et la ville dont il a été maire comptent déposer plainte pour diffamation.
Vendredi, le site de Mediapart a publié un article qui, en se basant sur les images de vidéosurveillance de la ville, affirment que l’individu responsable de l’attentat de Nice a pu procéder à pas moins de 11 repérages avant de commettre son acte.
Ces révélations, dixit le site d’information indépendant, traduisent “les ratés de la politique sécuritaire de” celui qui était encore alors maire de Nice, autrement dit Christian Estrosi. Mais ce n’est apparemment pas ces éléments qui, aujourd’hui, semblent motiver le désormais premier adjoint au maire de Nice à vouloir porter plainte contre Mediapart pour diffamation.
Estrosi et Nice veulent poursuivre Mediapart pour diffamation
L’article contient ainsi une photo qui aurait été retrouvée dans l’ordinateur du tueur. Sur celle-ci, ce dernier apparaît le 15 août dernier aux côtés d’un homme qui, en dépit du sombre visuel, apparaît comme étant Christian Estrosi. La ville de Nice a depuis publié un communiqué dans lequel, en premier lieu, elle s’interroge :
“Alors que notre ville est toujours en deuil et qu’une enquête est en cours, Mediapart aurait-il eu accès à des images qui sont normalement protégées par le secret de l’enquête ?” Avant de qualifier les méthodes de Mediapart d’“indignes” et de “nauséabondes” et de signifier une intention de traduire le site en justice : “Nous portons plainte sur ces propos scandaleux allant jusqu’à faire croire que Christian Estrosi aurait fait volontairement une photo avec le terroriste.”
Pas de plainte reçue par Edwy Plenel
Edwy Plenel, directeur de publication de Mediapart, a fait savoir à l’AFP, qui l’interrogeait sur le sujet, n’avoir reçu “aucune plainte à ce jour” suite à la parution de l’article en question. Rappelons qu’en septembre dernier, des éléments troublants de l’enquête avaient été révélés par un journaliste de l’émission Quotidien, remettant ainsi sérieusement en question la version officielle des faits délivrée par le ministre de l’Intérieur de l’époque Bernard Cazeneuve et Christian Estrosi, également président de la région PACA.