Après un sketch sur le Rwanda, le Cran demande des excuses à Nicolas Canteloup
Dans sa chronique du 5 février sur Europe 1, Nicolas Canteloup a fait un sketch sur le génocide rwandais qui dérange.
Tous les matins, pendant la semaine, l’imitateur Nicolas Canteloup fait un sketch humoristique dans la matinale d’Europe 1 en lien avec l’actualité. Le 5 février, sa chronique portait sur le Rwanda, alors que le procès de Pascal Simbikangwa, soupçonné d’avoir pris part au génocide au Rwanda venait de s’ouvrir aux assises de Paris.
Nicolas Canteloup a alors imité Julien Courbet essayant de régler une querelle de voisinage entre un tutsi et un hutu : “Vous avez découpé, macheté et carpaccioté sa famille, alors qu’apparemment il n’en avait pas exprimé le désir (…) Vous lui auriez également découpé les bras bien dégagés au dessus des coudes, il a d’ailleurs eu le plus grand mal à vous écrire, du coup, avec les conséquences désagréables qu’on imagine, perte d’une montre de famille, impossibilité désormais de faire du stop.”
Le Conseil Représentatif des Associations Noires (Cran) a trouvé ce sketch “ignoble” et a saisi le Conseil Supérieur de l’Audiovisuel. Une rencontre aura lieu le 14 février prochain entre les 2 autorités. Le Cran s’inquiète : “Depuis quelques mois, de nombreux sketches indignes ont pollué le paysage audiovisuel, et ce mouvement de banalisation du mal ne cesse de s’amplifier, ce qui est extrêmement préoccupant” (faisant référence à un sketch de Canal + sur le même sujet).
Nicolas Canteloup refuse de s’excuser
Le Cran avait demandé des excuses. Mais Nicolas Canteloup ne le fera pas. Dans la matinale de ce matin, l’humoriste est cependant revenu sur cette polémique dans sa chronique. En imitant la voix du présentateur Nikos Aliagas, il a déclaré “Un génocide n’est jamais drôle, bien sûr. Nous tentons juste de faire sourire avec une réalité justement parce qu’elle est tragique donc insupportable. Nous sommes fidèles à la devise de Beaumarchais : ‘Je me presse de rire de tout de peur d’être obligé d’en pleurer’ (…) C’était une précision inutile pour vous dans le studio et nos fidèles auditeurs qui ont les codes de notre humour. Il est là pour panser les plaies, pas les réouvrir.”
Ces différentes polémiques relancent une nouvelle fois le débat : peut-on rire de tout.