Apprentissage de le lecture : privilégier la compréhension plutôt que la méthode
Le CP est l'année primordiale pour l'apprentissage de la lecture. Une étude conclut que ce n'est pa sla méthode (syllabique ou globale) qui compte, mais plutôt la compréhension.
Cette étude sur les mérites comparés des différentes méthodes d’apprentissage de la lecture et de l’écriture est une première, du moins par son ampleur : ce sont 2.507 élèves de CP, répartis dans 131 classes et 16 académies, qui ont été suivis pour sa réalisation. Intitulée LireEcrireCP, elle fut menée par l’Institut français de l’éducation (Ifé), et particulièrement par Roland Goigoux, spécialiste de l’enseignement de la lecture.
La méthode n’influe pas sur les résultats
Pour les 140 chercheurs mobilisés, les résultats qui seront présentés au complet à la fin du mois, sont sans appel : “Les choix techniques pèsent peu dès lorsque les enseignants sont expérimentés et qu’ils savent rester maîtres de leur classe”. Les classes suivies étaient menées par des enseignants qui affichaient en moyenne 17 années d’apprentissage et au moins 8 ans spécifiquement en CP.
L’on apprend que les élèves de cours préparatoire passent en moyenne 7 heures et 22 minutes par semaine à apprendre à lire et à écrire. Une moyenne, puisque dans certaines classes, 5 heures y sont consacrées, alors que dans autres classes, ce volume horaire passe à 10.
La dictée, élément-clé
S’il est un exercice qui permet quoi qu’il en soit un bon apprentissage, c’est bien la dictée. En effet, l’enquête affirme qu’elle aide à travailler l’encodage (“j’entends un son que je code en lettres à l’écrit”). Pratiquée a minima pendant 15 minutes par semaine, serait bénéfique.
Concernant la vitesse d’apprentissage, là aussi il conviendrait d’aller à contre-courant de ce qu’estiment la plupart des enseignants, à savoir travailler lentement en début d’année scolaire afin de ne pas perdre en route les élèves plus lents. Au contraire, l’étude suggère d’enseigner plus de correspondances graphies/sons qu’ils en le font à l’heure actuelle. Comme le souligne Roland Goigoux : “C’est comme les Lego. Si vous n’en donnez que 6 ou 7 à un enfant, il ne pourra pas en faire grand chose et se découragera plus vite. Même chose pour la lecture et l’écriture”.