Alzheimer : l’humeur et la mémoire maintenues par la musique
Un essai clinique réalisé en Finlande révèle que les malades d'Alzheimer conservent leur mémoire ainsi que leur humeur grâce à la musique, qu'elle soit chantée ou écoutée.
Les mœurs ne sont pas les seuls à bénéficier du recours à la musique. Des chercheurs de l’université d’Helsinki, en Finlande, ont ainsi conduit un essai clinique ayant révélé que le chant ou l’écoute de musique permet aux malades d’Alzheimer de conserver leur humeur et leur mémoire.
Pour parvenir à cette conclusion, publiée dans le Journal of Alzheimer’s Disease, les scientifiques ont sollicité 178 personnes scindées en paires : des patients victimes de démence légère à modérée ainsi que leur soignant. Ces volontaires ont été aléatoirement répartis au sein de trois groupes dans le cadre de travaux effectués en double aveugle.
Musicothérapie : une meilleure mémoire pour les malades d’Alzheimer selon une étude finlandaise
Le premier groupe rassemblait des personnes concernées par des activités de chant et le second par des malades amenés à écouter des chants populaire, quand le troisième était destiné à recevoir des soins classiques en tant que groupe “contrôle”. Pendant ces activités, s’étant étendues 10 semaines durant pour chacun des groupes, les chercheurs ont progressivement déterminé si la musique pouvait bénéficier aux patients selon leur prise en charge et leurs caractéristiques.
L’écoute plus efficace pour les stades avancés de la maladie
Et au terme de cette étude, il s’est avéré que ses participants avaient amélioré leur mémoire de travail, leurs fonctions exécutives de même que leur orientation. La musique a également démontré de meilleurs résultats quant au traitement des symptômes dépressifs par rapport aux soins plus traditionnels. Les responsables de l’enquête ont toutefois noté que selon l’âge des volontaires, la valeur des bienfaits musicaux n’est pas la même. Le chant se montre par exemple particulièrement efficace chez les personnes de moins de 80 ans atteintes d’une forme précoce d’Alzheimer. L’écoute apparaît pour sa part plus recommandée pour les stades avancées de la maladie. L’auteur de l’étude, le docteur Teppo Särkämö cité par Pourquoi Docteur ?, indique qu’“au vu de la prévalence et du poids croissant de la démence dans le monde, et des ressources limitées en soins provenant du secteur public, pour les personnes atteintes de démence et leur famille aidante, il est important de trouver des moyens alternatifs de préserver et de stimuler le bien-être cognitif, émotionnel et social de cette population”.