Alstom : “On a trop politisé le débat” selon Emmanuel Macron
Sur le dossier Alstom, l'ancien ministre de l'Économie Emmanuel Macron a déclaré que le débat a été "trop politisé" et que le premier responsable est la société ferroviaire.
Alors qu’Alstom semble décidé à fermer son site de Belfort pour reprendre la majeure partie de l’activité en Alsace, les salariés se mobilisent pour que cette relocalisation n’ait pas lieu. Il y a quelques jours, le secrétaire général de la CFDT Laurent Berger déclarait qu’il était “du devoir de l’État de sauver cette entreprise et de sauver le site de Belfort”.
Les opinions semblent toutefois différer quant à la prise de responsabilité devant être engagée dans ce dossier. Pour l’ancien ministre de l’Économie Emmanuel Macron, qui s’est confié sur le sujet auprès de nos confrères de France Bleu, la direction d’Alstom a fait un choix contraire à ce que l’on attendait d’elle.
Macron : “la responsabilité première”, celle d’Alstom
“La décision qui a été prise il y a quelques semaines par le groupe Alstom n’est pas conforme à l’esprit des discussions qu’il y a eu ces dernières années avec les pouvoirs publics. Le gouvernement a eu raison de monter la pression.”
Et d’ajouter qu’“on a trop politisé le débat, les uns en promettant trop, les autres en trouvant des coupables trop faciles. La responsabilité première, c’est celle de l’entreprise Alstom. Elle a aujourd’hui les moyens d’être un champion à l’international, il faut qu’elle réussisse ce pari”.
Commande publique : “une fausse piste” sur la durée
Si la présidente de la région Bourgogne-Franche Comté Marie-Guite Dufay espère que la commande publique contribuera au sauvetage d’Alstom, Emmanuel Macron considère pour sa part qu’il s’agit là d’une solution dont les effets ne perdureront pas : “L’idée que l’on puisse régler ces situations uniquement par la commande publique, c’est une fausse piste sur le moyen et long terme. Cela peut parfois être une réponse, mais ça ne peut pas être la seule”.
Dans cette affaire, l’ex-ministre se dit “vouloir regarder la réalité en face, pour ne pas faire de fausses promesses. Il y a aujourd’hui une surcapacité du secteur ferroviaire français. On a développé des sites industriels de production pendant des décennies qui ne correspondent plus aux besoins français”.