Allocations familiales modulées dès 2015 : une décision historique
Depuis 1938 et sa création, le principe des allocations familiales était resté le même. En 2015, elles seront modulées selon les ressources.
Jeudi, François Hollande a cédé à sa majorité en lui donnant l’aval pour moduler les allocations familiales en fonction des revenus, et ce dès 2015. Une décision qui avait été d’abord écartée de la politique familiale prévue par l’exécutif, pour finalement l’accepter.
Le but est d’économiser 700 à 800 millions d’euros d’économie dans la branche famille de la Sécurité sociale, dont la moitié en 2015. En quoi consiste la modulation prochaine des “alloc” ? Les allocations de base, celles versées selon le nombre d’enfants, seront ainsi divisées par 2 dès 6000 euros de revenus par foyer, et par 4 dès 8000 euros.
De fait, la sacro-sainte universalité de cette branche famille, qui s’effectuait alors en fonction du nombre d’enfants et pas des revenus, est-elle caduque ? Pas pour Marie-Françoise Clergeau, rapporteure de la branche pour le budget de la Sécu, qui s’en défend dans Les Echos : “C’est une mesure de justice sociale, on permet aux familles modestes et aux revenus moyens de garder leur pouvoir d’achat. Toutes les familles toucheront des allocations. Il n’y a aucune rupture de l’universalité”.
La prime de naissance est maintenue
En revanche, la prime de naissance, qui aurait pu un temps être divisée par 2 après le premier enfant, est maintenue. Même chose pour la majoration des allocations qui reste à 14 ans et non 16 comme il en était question.
Cette réforme, naturellement, ne plait pas à tout le monde, à commencer par les associations familiales. Dans les rangs de l’opposition, les dents grincent aussi, le sujet est sensible, Lionel Jospin s’y était cassé les dents en 1997. Christian Jacob, chef de file des députés UMP, a déclaré : “Je suis vent debout contre ce massacre de l’un des derniers piliers de solidarité. La politique familiale ne peut pas être une politique d’ajustement budgétaire. Avec la mise sous condition de ressources des allocations familiales, rien n’empêchera demain que les soins médicaux soient remboursés selon les revenus et que la retraite par répartition soit remise en cause”.