La flore intestinale peut bloquer les allergies
Une étude franco-japonaise récemment publiée révèle le mode d'action du microbiote intestinal des souris dans sa lutte contre les allergies. C'est son action sur les cellules de type 3 qui bloque ainsi les allergies.
Le microbiote est la réunion de plusieurs certaines de milliards de bactéries en état de symbiose. Durant notre vie, ce microbiote subit des modifications de sa constitution selon les aliments que l’on absorbe et les traitements que l’on reçoit, des altérations qui représentent une porte d’entrée pour les allergies.
Les réactions de ces dernières peuvent d’ailleurs être provoquées par le système immunitaire lorsque celui-ci tente d’éradiquer un allergène tel le pollen. On sait de même que non altéré, le microbiote est capable de bloquer les allergies. Et grâce à une étude menée par des chercheurs français et japonais et que l’on peut consulter depuis jeudi dans la revue Sciences, on sait désormais comment la flore intestinale opère dans ce but.
Flore intestinale : comment bloque-t-elle les allergies ?
Gérard Eberl, chef de l’unité Microenvironnement et Immunité à l’institut Pasteur, a ainsi procédé avec son équipe à l’étude des mécanismes immunitaires enclenchés durant une agression. Nos confrères de Pourquoi Docteur ? précisent au passage que des agresseurs dépendent les mécanismes mis en marche. Une bactérie ou un champignon provoquera l’intervention de cellules de type 3, et un ver parasite ou un allergène impliquera quant à lui une réaction des cellules de type 2.
Une action indirecte sur les cellules de type 3
En observant des souris, les scientifiques ont découvert que les cellules immunitaires de type 3 empêchent celles de type 2 d’agir, conduisant ainsi à ce que l’allergène ne soit pas touché et à ce qu’aucune réaction allergique ne se produise. Il est par conséquent supposé que le microbiote bloque indirectement les allergies de par son action sur les cellules de type 3. Pour l’Institut Pasteur, “ces résultats expliquent que le moindre déséquilibre dans la diversité du microbiote peut provoquer une réponse exacerbée de l’immunité de type 2 qui protège contre les gros parasites, mais peut aussi se traduire en réponses allergique.” On attend maintenant de voir si ces observations peuvent également être constatées chez l’être humain.