Algérie : l’oppostion à Bouteflika gagne du terrain
Un mouvement de protestation né de la candidature d'Abdelaziz Bouteflika à la présidentielle prend de plus en plus d'importance à Alger.
“Barakat“, comprendre “Ca suffit“. Ainsi se nomme le mouvement de protestation né en réaction à la candidature de Abdelaziz Bouteflika à un quatrième mandat présidentiel. Agé de 77 ans, et fortement diminué par plusieurs accidents vasculaires cérébraux, le président algérien, au pouvoir depuis 1999, est plus que jamais controversé.
Début mars, pour la première fois depuis le 22 avril 2013, Abdelaziz Bouteflika s’est exprimé publiquement, assis dans un fauteuil et d’une voix à peine audible, pour annoncer sa candidature. Une seule phrase prononcée publiquement en 10 mois, voilà de quoi alimenter les spéculations quant à son état de santé.
Algérie : multiplication des manifestations
En réaction, les manifestations se multiplient dans la capitale algérienne. Jeudi, une quarantaine de personnes ont été interpellées de manière musclée par les forces de l’ordre. “Vive l’Algérie”, “Algérie libre et démocratique”, “Nous ne cèderons jamais”, pouvait-on entendre de la bouche des protestataires. Samedi, ils étaient plus d’un millier devant la grande poste de la capitale, à accompagner Rachid Nekkaz, candidat indépendant, pour scander un “non à un quatrième mandat“.
La Coordination nationale des partis et personnalités, qui appelle à un boycott de la présidentielle, organise un sit-in mercredi, devant le monument des Martyrs à Alger. Une plainte va également être déposée par de juristes algériens, pour interdire à Abdelaziz Bouteflika d’exercer ses fonctions, au regard de sa faiblesse physique et mentale.