Algérie : annulation partielle du bac après une fuite massive de sujets
En toute logique, la date du 2 juin sonnait la fin des épreuves du baccalauréat en Algérie. Mais une fuite de sujets contraint les autorités à son annulation partielle, et l'affaire a pris un tour politique.
Dimanche, le Premier ministre algérien Abdelmalek Sellal annonçait l’annulation partielle du bac qui s’est déroulé du 29 mai au 2 juin. En cause, de très persistantes rumeurs de fuite de sujets.
Fraude au bac algérien : 850.000 jeunes concernés
Nouria Benghabrit, la ministre de l’Education, avait auparavant admis la fuite d’un sujet “à l’aide d’un smartphone dissimulé et mis en ligne sur Facebook”. Puis, le ministère annonçait via un communiqué : “La fraude, sur intervention externe aux classes d’examen, par diffusion des sujets de la filière sciences expérimentales, au nombre de sept, appelle des décisions fermes à l’égard des auteurs de cette démarche dans le sens largement partagé par la communauté éducative en matière de préservation de la crédibilité du bac et des principes de mérite, d’équité et d’égalité des chances entre tous les candidats”.
Alors qu’une enquête était ouverte, le Premier ministre annonçait donc dimanche l’annulation partielle des épreuves 2016.
La ministre de l’Education dans la tourmente
Dans le détail, c’est la filière scientifique qui se trouve la plus affectée par ces fraudes, et 200 comptes Facebook auraient d’ores et déjà été identifiés. Lundi, Nouria Benghabrit a annoncé que les examens partiels du Baccalauréat auront lieu du 19 au 23 juin.
Cette affaire ne devrait pas aider cette sociologue reconnue de 63 ans à s’imposer dans le paysage politique algérien. Nommée en 2014, elle est en effet décriée depuis par l’aile conservatrice de la société algérienne. En effet depuis que l’universitaire a émis l’idée, dans le cadre de sa réforme de l’éducation, d’introduire l’arabe dialectal (en plus de l’arabe classique), les attaques à son encontre sont légion.