Affaire Aquilino Morelle : le conseiller a annoncé sa démission
Aquilino Morelle, conseiller de François Hollande et mis en cause dans un conflit d'intérêts, vient de démissionner.
Mise à jour 12h30 : Le conseiller Aquilino Morelle a annoncé sa démission.
Aquilino Morelle, proche conseiller de François Hollande, est dans la tourmente. Jeudi, Mediapart publiait une enquête sur de possibles conflits d’intérêts avec l’industrie pharmaceutique. Il est également décrit par le site internet comme un “petit marquis” à l’Elysée.
Auréolé d’une image de “médecin intègre” à la suite de son rapport sur le scandale du Mediator, il aurait cependant eu d’autres liens avec l’industrie pharmaceutique.
Aquilino Morelle est Inspecteur général des affaires sociales (Igas) quand en 2007, une collaboration avec un laboratoire danois lui aurait rapporté 12.500 euros. Une activité interdite par la loi qui stipule que “les fonctionnaires et agents non titulaires de droit public consacrent l’intégralité de leur activité professionnelle aux tâches qui leur sont confiées. Ils ne peuvent exercer à titre professionnel une activité privée lucrative, de quelque nature que ce soit”. Le conseiller à l’Elysée s’est défendu sur Facebook : “En tant que fonctionnaire, un certain nombre d’activités annexes sont autorisées par la loi, dont l’enseignement et le conseil. C’est dans ce cadre que j’ai accepté le contrat ponctuel avec le laboratoire Lündbeck”. Cependant, l’Igas dément que Mr Morelle ait demandé une quelconque autorisation.
Aquilino Morelle, des abus de privilèges ?
Si la collaboration avec un laboratoire pharmaceutique est au cœur de l’enquête de Mediapart, de présumés abus de privilèges sont aussi évoqués. Par exemple, selon le site en ligne, le conseiller aurait à sa disposition deux chauffeurs personnels, dont l’un emmène régulièrement son fils “pour des activités personnelles dans le XVe arrondissement”. Ou encore, des absences répétées pour des séances de “sauna, hammam ou gommage”.
Quoi qu’il en soit, Jean-François Cambadélis, nouveau secrétaire général du PS, a réagi. Ce matin, sur iTélé, il a implicitement évoqué une démission d’Aquilino Morelle en ces termes : “Si ce qui se dit est vérifié, je ne vois pas comment il peut rester. Mais si ce n’est pas vrai, il faut qu’il s’explique, il faut une grande explication pour que l’on puisse y voir clair”. Il a également vivement réagi aux propos de Mediapart, rendant compte de la convocation d’un cireur de chaussures à l’Elysée : “Je crois que ça, franchement, c’est quelque chose qui n’est pas acceptable”.
En tout cas, selon le patron du PS, cette affaire “est exemplaire dans la manière dont fonctionne le président de la République (…) Le président prendra des décisions” dès que des explications seront données par le principal intéressé.