Affaire Bygmalion : le SMS qui désigne Nicolas Sarkozy
C'est l'ancien directeur de campagne Guillaume Lambert qui le dit : Nicolas Sarkozy et Jean-François étaient informés.
Guillaume Lambert, ex-directeur de campagne de Nicolas Sarkozy, a adressé au parquet de Paris une lettre dans laquelle il rapporte le contenu d’un texto reçu de la part de Jérôme Lavrilleux. Le 28 avril 2012, l’ancien chef de cabinet de Jean-François Copé l’informe ainsi du dérapage des frais de campagne du candidat Sarkozy, peu avant un meeting :
“Jean-François ne vient pas à Clermont, il y est allé la semaine dernière. Louer et équiper la deuxième halle est une question de coût. Nous n’avons plus d’argent. JFC (Jean-François Copé) en a parlé au PR (président de la République)“.
Jérôme Lavrilleux a passé 12 heures en garde à vue
Dans le même temps, Jérôme Lavrilleux a été placé en garde à vue hier mardi 17 juin de 9h à 21h, à Nanterre. Ce sont les enquêteurs de l’Office anti-corruption de la police judiciaire (Oclciff) qui l’ont menée. Fraîchement élu au Parlement européen, le député ne jouit pas encore de son immunité, qui prendra effet le 2 juillet.
A la fin de sa garde à vue, le quotidien Le Monde a interrogé M. Lavrilleux. L’homme, qui s’attend de nouveau à une convocation, a expliqué : “J’ai répondu à toutes les questions qui m’ont été posées. Assumant mon rôle et rien que mon rôle dans cette affaire”. Concernant les fausses factures et leur système, il déclare : “J’ai confirmé<n’en avoir jamais parlé ni à Jean-François Copé ni à Nicolas Sarkozy. J’ai été amené à décrire tant les procédures internes à l’UMP concernant les engagements de dépenses, et donc les implications des différents intervenants sous l’autorité d’Eric Cesari, que le fonctionnement de l’organisation de la campagne sous l’autorité de Guillaume Lambert”.
Reste à savoir qui au départ a pris la décision de passer outre les comptes officiels de campagne. L’enquête va sans nul doute prendre le chemin des proches de Nicolas Sarkozy.