Affaire “Air Cocaïne” : Christophe Naudin en a “marre” mais va “mieux”
Alors que s'ouvre aujourd'hui l'audience pour l'appel à son extradition, Christophe Naudin, retenu en République Dominicaine pour l'affaire "Air Cocaïne", a pu communiquer la veille sur ses conditions de détention et sa version de l'histoire.
Aujourd’hui, cela fait exactement deux mois que Christophe Naudin est bloqué en République Dominicaine par les autorités du pays. Le criminologue est en effet impliqué dans l’affaire “Air Cocaïne” où deux pilotes français avaient été arrêtés en mars 2013 pour avoir, selon les instances dominicaines, transporté 680 kilos de drogue dans un avion commercial.
Un an et demi après ces arrestations, Christophe Naudin avait ainsi contribué à ce que les pilotes puissent prendre la fuite pour retrouver la France. Il aura été interpellé en Égypte en février dernier avant d’être extradé en République Dominicaine pour “traite d’humains” et “trafic de migrants”.
Naudin : de meilleures conditions de détention dans l’affaire “Air Cocaïne”
C’est en ce mardi que s’ouvre l’audience pour l’appel à son extradition. La veille, nos confrères de L’Obs avaient pu s’entretenir avec l’expert en sûreté aérienne pendant deux heures. L’occasion pour Christophe Naudin de témoigner d’une certaine impatience dans ce dossier, tout en apparaissant plus satisfait de ses nouvelles conditions de détention.
“J’attends un colis de ma femme depuis cinq semaines avec des effets personnels, et je ne vois rien venir… Je me demande ce que fait mon avocat dominicain ? J’ai quand même versé 100.000 dollars d’acompte ici, sans compter les 200.000 euros déboursés en Égypte. Je suis un pigeon, moi ici, faut le savoir ! Ma femme a dû tout vendre, je n’ai plus rien, plus de voiture, plus d’appartement. Passons. J’en ai marre, je suis enfermé, mais je vais mieux. Les conditions de détention dans ce pays, c’est l’hôtel Hilton à côté de ce que j’ai pu connaître en Égypte, où le traitement des prisonniers est inimaginable. C’est vous dire.”
Fauret et Odos : impliqués “bien par hasard”
Avant de raconter, avec moult détails, sa version du dossier. Et d’indiquer notamment que lorsque la compagnie SNTHS (à qui appartient l’avion dans lequel a été retrouvée la drogue) a sollicité la Direction générale de l’aviation civile (DGAC) pour valider sa demande de trois vols sur les Caraïbes et l’Amérique du Sud, la DGAC lui a imposé les deux pilotes français Pascal Fauret et Bruno Odos au motif d’avoir été pilotes de la marine.
Pour Christophe Naudin, “ce détail est important : il signifie que personne d’autre que la DGAC ne pouvait connaitre à l’avance les deux commandants de bord. Que c’est bien par hasard qu’ils se trouvent embarqués dans cette sombre affaire.”