Roissy : le garçon de 8 ans bloqué en zone d’attente de l’aéroport peut rester en France
A l'aéroport de Roissy, un jeune garçon de 8 ans en provenances des Comores était bloqué en zone d'attente depuis le 21 mars. La justice l'autorise finalement à rester sur le sol français.
Mise à jour 1er avril : finalement, la justice autorise le jeune Ibrahim à rester en France. Le juge des libertés et de la détention (JLD) de Bobigny “a reconnu qu’il n’y avait aucune garantie sérieuse de prise en charge aux Comores puisqu’en fait la maman ne pouvait plus le prendre en charge”, a déclaré l’association Anafé (Assistance nationale aux étrangers aux frontières).
Il a 8 ans, et de la France, il n’a pourtant vu qu’un aéroport, celui de Paris-Charles-de-Gaulle. Ce garçonnet en provenance des Comores, et envoyé par sa mère dans l’espoir d’une vie meilleure, est sans papiers et séjourne en zone d’attente depuis le 21 mars dernier.
Aéroport de Roissy : bloqué en zone d’attente pour “sa protection”
A sa sortie de l’avion, l’enfant qui devait être récupéré par sa tante a été intercepté alors qu’il ne portait sur lui que les papiers d’identité de son cousin, resté aux Comores. Présenté devant la justice, et dans l’impossibilité administrative d’entrer sur le territoire français, il a ensuite été emmené dans la zone d’attente pour personnes en instance de l’aéroport, dans lequel il séjourne depuis le lundi 21 mars.
D’après la Cour d’appel de Paris, ce placement en rétention est “dans l’intérêt même de la protection de l’enfant”. Mais les associations qui se sont insurgées de la situation en l’entendent pas de cette oreille. Mediapart, qui a enquêté, cite la Direction générale des étrangers en France (DGEF), affirmant que “l’administration fait son possible pour prendre en compte l’âge de ce très jeune garçon”. Et déclare en outre que “La zone où il est retenu est adaptée, avec des jouets”. Pas certain que la présence de quelques jouets soit en mesure de le rassurer.
La Convention internationale des droits de l’enfant invoquée
Que demandent ces associations des droits de l’homme ? Le respect de la Convention internationale des droits de l’enfant, adoptée en 1989 et qui précise que nul enfant ne doit être enfermé. C’est le cas de l’association Voix de l’Enfant, laquelle dans un communiqué publié en début de semaine a exprimé “son indignation, sa colère et réitère son refus de tout enfermement administratif d’un enfant quel qu’il soit, d’où qu’il vienne”. En outre, elle précise que “tout mineur se présentant seul aux frontières doit être protégé et admis sur le territoire français”.
Quant à l’avocate du garçonnet, elle a exercé un recours auprès du ministère de l’Intérieur afin que son cas soit examiné de près. Elle a également fait appel au Défenseur des droits. L’enfant peut être remis dans un avion en partance pour les Comores à n’importe quel moment.