Un adversaire de la neutralité du Net nommé par Donald Trump
Ajit Pai a été nommé par le président Trump à la tête de l'autorité de contrôle d'Internet et des télécoms américains.
Le nouveau gendarme américain du Net s’appelle Ajit Pai. Il vient d’être placé à la tête de la Federal Communications Commission (FCC), soit l’autorité de contrôle d’Internet et des télécoms américaine, organisme dont les tâches sont comparables à l’Arcep et à la Cnil en France.
Pour les défenseurs de la neutralité du Net (principe garantissant l’égalité de traitement de tous les flux de données sur Internet), cet homme de 44 ans représente une menace.
Le décret “Internet ouvert” en sursis
Il y a deux ans, l’ancienne administration de la FCC avait érigé l’accès au Net en droit fondamental et universel avec le décret “Internet ouvert”. Pout faire court, il empêchait aux opérateurs de créer des voies rapides plus chères permettant d’accéder aux contenus des acteurs du Net les plus offrants, comme Facebook ou Google.
Ajit Pai, déjà membre par le passé du collège du gendarme du Net et ayant travaillé plusieurs années au ministère de la Justice, sous les différentes administrations Bush, s’est toujours dit favorable à une moindre intervention de la FCC dans le secteur.
Ajit Pai a déjà prévenu
Il y a quelques semaines, l’homme de sensibilité républicaine avait insisté, à l’occasion d’une conférence organisée par un think tank à Washington : “Il est temps d’abroger les règles qui entravent l’investissement, l’innovation et la création d’emplois dans ce domaine”.
Concrètement, que demandent les opérateurs télécoms ? La demande croissante en bande passante et en échange de données les incite à vouloir mettre en place une sorte d’Internet à plusieurs vitesses, les éditeurs de contenus les plus “riches” bénéficiant d’un réseau plus performant. Tom Wheeler, qui vient de laisser sa place à Ajit Pai, a prévenu à son départ que revenir sur le principe de l’Internet libre serait une entreprise délicate. Mais c’est compter sans un Congrès à majorité républicaine, qui pourrait bien vouloir la mort du décret de 2015.