Adoption internationale en France : forte chute constatée en dix ans
Il devient de plus en complus compliqué d'adopter des enfants à l'international, un constat expliqué par un chercheur de la Sorbonne.
En 2003, 40 000 adoptions internationales d’enfants mineurs avaient pu s’effectuer. 20minutes.fr nous rapporte aujourd’hui qu’en 2013, soit dix ans plus tard, il a été constaté trois fois moins d’adoptions internationales. Pour tenter de comprendre ce déclin, a été sollicité sur le sujet le chercheur associé au GEMASS Jean-François Mignot.
Ce dernier indique que selon lui, cette baisse des adoptions internationales s’explique par une raison “structurelle et économique”. “La baisse de la mortalité, la hausse du niveau de vie, mais aussi le développement de la contraception” amènent ainsi à une situation où les enfants apparaissent moins nombreux à adopter dans les pays dits pauvres.
Adoptions à l’étranger : des textes de loi restrictifs
Des difficultés se posent aussi au niveau du respect de la loi. Les règles imposées par la Convention de la Haye ne sont pas toujours évidentes à respecter et contribuent à une chute des adoptions à l’étranger. Jean-François Mignot cite en exemple la nécessité que “l’adoption internationale [se fasse] sans transaction financière et par l’intermédiaire d’une autorité centrale”.
Un retour à la hausse peu envisageable ?
La Convention de la Haye a cependant permis la fin du trafic d’enfants “dans la grande majorité des pays qui ont ratifié cette convention”. Pour l’avenir, le chercheur envisage une baisse continue des adoptions internationales voire une stabilité sur 10 ans. Une hausse lui apparaît exclue en raison d’une meilleure espérance de vie mondiale et d’une contraception de plus en plus… adoptée, même si un éventuel “bouleversement” pourrait quelque peu changer la donne.