Addictions : une enzyme au rôle important dans le contrôle des pulsions
Une équipe de chercheurs suédois et américains a identifié une enzyme qui semble bien être essentielle en termes de contrôle des pulsions liées aux addictions.
Qu’il s’agisse de sexe, de tabac, d’alcool ou de toute autre addiction, il se pourrait bien que PRDM2 soit en cause. Cette enzyme découverte dans le cerveau des rats par des chercheurs américains et suédois conditionnerait en effet notre capacité à garder le contrôle de nos envies. Un contrôle conditionné à la force de l’activité de PRDM2.
L’activité de l’enzyme au centre des addictions
Les chercheurs de Linköping (Suède) et de Miami ont ainsi étudié le cerveau de souris rendues alcooliques, dans lequel a surgi l’enzyme. Il se trouve que son activité était au plus bas. Le Figaro relaie les propos des chercheurs dont l’étude a été publiée dans la revue Molecular Psychiatry : “PRDM2 est une enzyme surpresseur de tumeur dont l’inactivation joue un rôle majeur dans plusieurs cancers chez l’homme”. Et le Suédois Markus Heilig d’ajouter : “Nous ne savions pas que PRDM2 avait une fonction dans le cerveau”.
Si l’activité de PRDM2 faiblit, l’individu est en moindre capacité de résister à son addiction. Le Pr Michel Reynaud, professeur en addictologie à l’hôpital Paul-Brousse a indiqué au Figaro : “Quand on est dépendant, on passe en mode automatique et on court-circuite le système frontal. D’autres circuits cérébraux sont également perturbés”.
Des signaux brouillés
Dès lors, Markus Heilig explique : “PRDM2 contrôle l’expression de plusieurs gènes qui sont nécessaires pour une communication correcte entre les neurones, mais quand trop peu d’enzyme est fabriquée, il n’y a plus de signaux efficaces entre les cellules pour stopper l’impulsion”. Les chercheurs insistent pour rappeler que si cette enzyme joue un rôle important, d’autres comme la génétique et l’environnement en jouent aussi d’importants.
Mais qu’est-ce que la découverte du rôle de l’enzyme permet d’espérer ? Le professeur suédois espère : “Nous avons vu comment une manipulation moléculaire unique reproduit des caractéristiques importantes d’une maladie addictive. Maintenant que nous commençons à comprendre ce qui se passe, nous espérons que nous serons aussi capables d’intervenir”.