Accusé d’avoir travaillé à partir de la Bible avec ses élèves, un instituteur suspendu
Dans l'Indre, des parents d'élèves l'avaient accusé d'avoir étudié des passages de la Bible, enfreignant en théorie les règles de laïcité. Une enquête administrative a été ouverte.
Un instituteur exerçant à Malicornay (Indre) est suspendu par l’Inspection académique le temps d’une enquête administrative qui devra “déterminer si des enseignements avec des références religieuses catholiques sont conformes au programme scolaire”, a appris jeudi l’AFP.
A l’origine, c’est un courrier anonyme signé par plusieurs parents d’élèves l’accusant d’avoir travaillé avec ses classes de CM1-CM2 à partir de passages de la Bible, qui a justifié cette suspension temporaire.
Une réunion organisée avec les parents
Pour le directeur académique Pierre-François Gachet, il convient de rappeler “les obligations de laïcité et neutralité des programmes scolaires de l’école publique”, et a prévu une réunion avec tous les parents d’élèves demain après-midi.
Quant au président du regroupement pédagogique intercommunal (RPI) des communes de Chavin, Badecon-le-Pin, Malicornay et Le Menoux, “cela méritait tout au plus un avertissement”. Selon lui, l’instituteur concerné est “un excellent maître d’école (qui) a su dynamiser cette classe, au-delà même des heures de cours”.
Les conclusions de l’enquête connues prochainement
Au sein de l’école publique, l’enseignement religieux est proscrit. Toutefois, indique France Info, “Des passages de livres saints peuvent être étudiés mais de manière très encadrée et en évitant tout prosélytisme”.
C’est dans ce contexte aux contours pouvant vite être considérés comme flous que les syndicats montrent leur prudence. Ainsi, ce responsable départemental Snuipp-FSU évoque d’un côté que si une faute est avérée, l’instituteur devra être “recadré”; tout en trouvant la sanction “exceptionnellement sévère”. En attendant le résultat de l’enquête qui devrait être rendu à la mi-mars, l’enseignant “conserve l’intégralité de ses droits et revenus”, a indiqué le directeur d’académie.