Abdellatif Kechiche explique pourquoi il est privé de Festival de Cannes
Le réalisateur, Palme d'Or en 2013 pour La Vie d'Adèle, évoque un litige contractuel avec France Télévisions.
Abdellatif Kechiche s’est confié au quotidien Nice Matin sur la raison de son absence du Festival de Cannes, qui se tiendra du 17 au 28 mai prochains. Longtemps pressenti pour faire partie de la sélection officielle, il explique qu’un litige avec France Télévisions l’en empêche.
Un double film absent de Cannes
Au départ, une adaptation d’un roman de François Bégaudeau, La Blessure, la Vraie. Mais le projet de départ s’est mué en “quelque chose de beaucoup plus romanesque (…) une sorte de saga familiale (…) de conte philosophique (…) ce qui a donné à l’arrivée deux films indépendants l’un de l’autre”, explique le réalisateur au quotidien.
Voilà pour le côté créatif, un diptyque ne posant naturellement aucun problème pour concourir uen nouvelle fois à la Palme d’Or. C’est un côté moins glamour qui est en cause : “J’avais signé avec plusieurs partenaires financiers, France Télévisions, Canal+, Pathé Films. Je m’étais engagé pour un film. À l’arrivée, il y en a deux. Cela sort du cadre normal ce qui a posé un problème avec les contrats. Surtout à France Télévisions”.
Le réalisateur comprend la position de France Télévisions
Si l’affaire sera portée devant la justice, le réalisateur franco-tunisien affirme toutefois comprendre le groupe télévisuel, “dans la mesure où c’est de l’argent public”. De fait, il y a “nécessité de régler les choses devant le tribunal de grande instance de Paris. Je le dis sans animosité. Il s’agit d’un cas de jurisprudence (…) Malheureusement cela rend impossible toute projection pour le moment”.
Travaillant sur deux autres projets de films, L’Agneau de Dieu et Soeur Marguerite, il précise également connaître des difficultés à rassembler le financement nécessaire. “Certains me croient riche alors que j’ai emprunté un million d’euros pour terminer La Vie d’Adèle. J’ai dû rembourser le double, sans quoi je ne pouvais pas continuer”, indique-t-il encore, tout en insistant : “Pour moi, le cinéma est plus fort que tout le reste”.