152 députés demandent à Manuel Valls le rachat des concessions d’autoroutes
Nouvel épisode dans le débat sur la gestion des autoroutes : 152 députés demandent à Manuel Valls de racheter les concessions.
Décidément de plus en plus politique, la question de la gestion des autoroutes en France. Le quotidien Les Echos a révélé un courrier de 152 députés socialistes demandant à Manuel Valls de procéder au rachat des concessions d’autoroutes, et ce avant la fin de l’année.
En substance, voici ce que les élus demandent : “L’application de l’écotaxe puis du péage de transit poids lourds ayant été abandonnée, il est temps d’agir en procédant au rachat des contrats de concessions autoroutières passés en 2006 avec les six sociétés historiques”.
Rachat des concessions par l’Etat : “Il s’agirait là d’un puissant acte de gauche”
Le 19 novembre dernier déjà, un rapport de la mission parlementaire sur les autoroutes recommandait la résiliation anticipée des contrats entre Etat et concessionnaires pour “des motifs d’intérêt général”. Le premier récolterait le fruit du prix des péages tout en gardant le contrôle sur leur hausse, et pourrait financer d’autres infrastructures de transport.
Les signataires indiquent par ailleurs, en s’adressant à Manuel Valls que ce rachat signerait “un puissant acte de gauche, dont votre gouvernement pourrait être crédité”.
“Placer l’Etat en position de force”, mais pas une nationalisation
Les 152 députés, parmi lesquels les 7 présidents de commission, le président du groupe PS à l’Assemblée, ne demandent pas pour autant une nationalisation : “Loin de nationaliser les concessions, comme cela a été écrit à tort pour mieux renvoyer cette proposition vers le passé, vous placeriez l’Etat en position de force, vous lui donneriez de réels moyens de négocier, dans de meilleures conditions, de nouveaux contrats de délégations à des sociétés privés, qui pourraient d’ailleurs fort bien être les nouveaux concessionnaires”.
Selon eux, le temps presse étant donné qu’une telle opération de rachat ne peut être opérée qu’au 1er janvier de chaque année, “moyennant un préavis d’un an”. En octobre, un rapport de l’Autorité de la concurrence pointait, pour les concessionnaires d’autoroutes, une rentabilité de 20% et des tarifs de péages qui s’envolaient bien au-delà de l’inflation.